Le docteur Patrick Fransen
Tumeur de la queue de cheval

Chez les adultes, les tumeurs de la queue de cheval correspondent à la zone située entre l’extrémité caudale de la moelle épinière, en général au niveau de la première vertèbre lombaire, et l’extrémité caudale de la colonne lombaire, à hauteur de la jonction entre la dernière vertèbre lombaire et le sacrum. Les schwannomes et les neurofibromes, issues des racines nerveuses des nerfs périphériques, sont les plus fréquentes, suivies des épendymomes, issue du tissu nerveux central. Plus rarement, on trouve des méningiomes (issus de la méninge), des hémangioblastomes, des paragangliomes, des kystes épidermoïdes ou dermoïdes (tumeurs malformatives congénitales) ou des métastases de tumeurs cancéreuses.

La plupart des tumeurs de la queue de cheval sont bénignes, mais elles ne sont pas pour autant facile à traiter. Le résultat dépend souvent des possibilités d’exérèse totale de ces tumeurs.

Elles se manifestent par de la douleur, lombaire parfois associée à des douleurs des membres inférieurs, à des insensibilités dans les membres inférieurs, et plus rarement, à des insensibilités dans le périnée et à des troubles sphinctériens, vésicaux ou rectaux.

Le délai entre le début de la maladie et l’apparition des symptômes dépendra de la rapidité de croissance biologique de la tumeur, avec une longue évolution pour des tumeurs relativement bénignes comme les schwannomes, épendymomes, neurofibromes et paragangliomes, et une évolution nettement plus courte pour les métastases cancéreuses de croissance plus rapide.

Leur mise au point nécessite des examens radiologiques associant la radiographie simple  ou le scanner osseux, qui montreront les limites osseuses des tumeurs ou les fractures pathologiques éventuelles, à l’imagerie par Résonance magnétique qui permettra l’évaluation précise des tissus mous et les rapports entre la tumeur et les tissus nerveux voisins. Une Electromyographie ou un examen des potentiels évoqués somesthésiques peut compléter le bilan pour évaluer l’état des structures nerveuses et leur capacité de récupération.

Le traitement de ces tumeurs ne se focalise pas seulement sur l’exérèse de la masse tumorale en tant que telle, mais aussi sur le respect des racines nerveuses à l’origine ou au voisinage de la tumeur, et sur le maintien de la stabilité rachidienne, qui peut être compromise, soit par l’envahissement tumoral, soit par l’ouverture osseuse nécessaire à leur résection.

Le patient doit être bien conscient de ces objectifs et des risques de déficit neurologiques, sensitifs, moteurs ou sphinctériens ainsi que de la nécessité éventuelle d’une fixation vertébrale par mise en place de matériel d’ostéosynthèse dans certains cas.  L’exérèse de ces tumeurs doit être suivi d’un examen anatomo-pathologique de la pièce de résection, permettant ainsi d’obtenir un diagnostic précis. Un éventuel traitement complémentaire sera envisagé en fonction du diagnostic de certitude apporté par le service d’anatomopathologie.

Le service de chirurgie rachidienne – versant neurochirurgie – de l’IM2S peut dès à présent proposer la prise en charge de ce type de tumeur à l’Institut.

Le service de chirurgie rachidienne – versant neurochirurgie – de l’IM2S peut dès à présent proposer la prise en charge de ce type de tumeur à l’Institut, de la mise au point, incluant les bilans radiologiques et neurophysiologiques, au traitement chirurgical en conditions de sécurité optimales sous microscope, l’évaluation anatomo-pathologique étant obtenue en collaboration avec les services du CHPG.

Le premier cas de tumeur de la queue de cheval traité en Principauté de Monaco a pu ainsi être traité avec succès il y a peu.

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Dr Patrick FRANSEN

Chirurgie du rachis - Neurochirurgien
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