Depuis la forte augmentation du télétravail en relation avec la pandémie de Covid 19, on observe tant en Europe qu’en Amérique du Nord, une forte demande de consultations pour des douleurs cervicales, et dans une moindre mesure pour des douleurs lombaires.
Depuis la forte augmentation du télétravail en relation avec la pandémie de Covid 19, on observe tant en Europe qu’en Amérique du Nord, une forte demande de consultations pour des douleurs cervicales, et dans une moindre mesure pour des douleurs lombaires.
Les douleurs cervicales – cervicalgies – partent de la nuque et irradient vers la base du crâne jusqu’entre les omoplates, vers les trapèzes et les épaules. Aigues, elles s’accompagnent d’une contracture musculaire parfois invalidante, et on parlera de torticolis, mais elles peuvent souvent être chroniques.
Bien que les causes de cervicalgies soient multiples, on peut souligner des causes posturales, comme le travail prolongé sur ordinateur, mais aussi des causes fonctionnelles, liées au stress.
L’ergonomie du lieu de travail est donc particulièrement importante. Beaucoup d’employeurs, conscients du problème, ont d’ailleurs investi dans l’amélioration ergonomique des bureaux en entreprise, permettant une meilleure productivité de leur personnel et moins d’absentéisme. Cependant, le coronavirus poussant le télétravail à devenir la norme, force est de constater que le lieu de travail à domicile est souvent improvisé et ne remplis que rarement de bonnes conditions d’ergonomie.
Dans une récente étude [1], des cervicalgies étaient rapportées chez 23.5% des travailleurs en télétravail, mais étaient accentuées au fil des semaines chez 50% d’entre eux, causant une perte de satisfaction professionnelle, de productivité et une altération du sentiment de qualité de vie.
Comment donc organiser au mieux son poste de travail pour éviter les cervicalgies ?
Il faut éviter de travailler allongé, sur un lit ou un canapé, et privilégier le travail sur un bureau ou une table assis sur une chaise confortable, pieds posés à plat sur le sol et épaules bien relâchées.
Votre regard, face à l’écran d'ordinateur doit être aligné avec le bord supérieur de l'écran. Si ça n'est pas le cas il faut surélever l'écran. L’écran doit être devant vous, pas sur le côté. Un clavier et/ou une souris séparée sont en général plus ergonomiques.
Votre lieu de travail doit être suffisamment éclairé, de préférence avec de la lumière naturelle pour éviter des mouvements de compensation pour mieux voir, qui créent des tensions au niveau cervical.
Si vous passez beaucoup de temps au téléphone, l’usage d’oreillettes ou de kits mains libres est recommandé. Il faut éviter de coincer le téléphone entre la tête et l'épaule. Marcher tout en téléphonant est une bonne habitude à prendre.
Levez-vous régulièrement et faites quelques mouvements de tête et d'épaules pour décontracter les muscles du cou. N’oubliez pas qu’en télétravail, vous perdez l’activité physique liée au déplacement vers le lieu de travail. Elle doit être compensée par un maximum de mouvements au fil de la journée.
Enfin, travailler à domicile, parfois en famille, ainsi que les craintes liées à la situation sanitaire peuvent créer un stress psychologique important, qui aggravera le ressenti douloureux au niveau des cervicales. Un bon moyen de réduire ce stress est la pratique régulière, quotidienne si possible, d’exercice physique. Doit on rappeler que le sport est un excellent moyen de booster son immunité ?
Nos équipes de kinésithérapeutes et d’ostéopathes offriront aussi une prise en charge adéquate et des conseils adaptés, pour éviter un inconfort au quotidien et l’évolution vers des douleurs chroniques.
Attention, si les troubles dits « fonctionnels », liés au stress ou à la posture représentent la grande majorité des cervicalgies, des lésions structurelle liées, par exemple, à l’arthrose ou à une hernie discale peuvent également les causer.
En particulier, il faut rester attentif à l’apparition de signes évocateurs d’une souffrance neurologique : apparition nouvelle d’une faiblesse ou de sensations électriques dans les bras et les mains, perte de sensibilité, douleur permanente y compris nocturne, instabilité à la marche ou perte de contrôle urinaire. Dans ces cas, il faudra rapidement consulter votre médecin de famille ou un spécialiste en chirurgie du rachis.
Références
- Antimo Moretti, Fabrizio Menna, Milena Aulicino, Marco Paoletta, Sara Liguori, and Giovanni Iolascon: Characterization of Home Working Population during COVID-19 Emergency: A Cross-Sectional Analysis. Int J Environ Res Public Health. 2020 Sep; 17(17): 6284.
