Le docteur Patrick Fransen
Le docteur Patrick Fransen (à droite)

Depuis peu, l’IM2S pratique la neurostimulation, plus précisément la stimulation médullaire implantée qui permet de lutter contre les douleurs neuropathiques. Un traitement réalisé par le docteur Patrick Fransen, spécialisé dans la chirurgie du rachis et la neuro-chirurgie.

En chirurgie rachidienne, les médecins sont face à deux types de douleurs, explique le docteur Patrick Fransen. Les premières sont dites nociceptives ou par excès de nociception.

Elles résultent «de lésions des tissus périphériques, qui provoquent un excès d’influx douloureux transmis par un système nerveux intact. Ce sont les douleurs habituelles des brûlures, des traumatismes, des inflammations, des suites d’une opération et d’un grand nombre de maladies».
Les secondes sont les douleurs neuropathiques ou douleurs neurogènes.

Elles sont consécutives à «une atteinte du système nerveux central (traumatisme médullaire, infarctus cérébral) ou périphérique (à la suite d’une amputation, de la section d’un nerf, d’un zona, d’une neuropathie diabétique ou alcoolique…)». Les douleurs peuvent apparaître aussi après une intervention chirurgicale sur la colonne.

Les douleurs peuvent être déclenchées ou accentuées par le stress, une émotion, des efforts qu’ils soient intellectuels ou physiques, des changements de temps. Elles s’accompagnent parfois, poursuit ce praticien, d’anxiété et peuvent engendrer un syndrome dépressif. Dans la vie quotidienne, ces douleurs ont des conséquences multiples sur l’activité, l’humeur, le sommeil. Avant toute prise en charge spécifique, un bilan pour bien apprécier ces conséquences est indispensable, souligne Patrick Fransen. Des traitements par médicaments peuvent être prescrits mais d’autres sont utilisés tels la kinésithérapie ou la stimulation électrique transcutanée.

L’action de la stimulation médullaire implantée

Toutefois, ils peuvent s’avérer insuffisants, inefficaces ou être mal tolérés d’où le recours à des techniques neurochirurgicales comme la stimulation médullaire implantée. Dans tous les cas, ces thérapies doivent être associées à un soutien psychologique permettant de contrôler les répercussions de la douleur, précise le docteur Fransen.

Celui-ci décrit l’action de la stimulation médullaire implantée : «L’organisme comporte un mécanisme de régulation local de la douleur situé au niveau de la moelle épinière, appelé “gate control”. La lésion nerveuse, en perturbant ce système de régulation, est responsable de la sensation douloureuse. La stimulation médullaire implantée vise à rétablir ce mécanisme et se traduit par une sensation de fourmillements agréables au niveau du territoire habituellement douloureux».

En pratique, ce mécanisme est composé d’une électrode, la sonde de stimulation qu’on positionne en regard de la moelle épinière au niveau correspondant à la source de la douleur. Cette électrode est reliée à un mini-générateur appelé «neurostimulateur», qui agit comme un pace maker.

Avantages et risques

Que peut-on attendre de ce dispositif ? Quels en sont les inconvénients ou les risques ? Il ne supprime pas toujours totalement la douleur mais peut la réduire, permettant ainsi la reprise des activités habituelles, voire une modification du traitement médicamenteux. Les risques sont essentiellement ceux liés à l’acte chirurgical. Une évaluation du système doit aussi être faite régulièrement. La longévité du stimulateur est variable de trois à cinq ans pour un système non rechargeable, et on peut le remplacer sans impliquer les autres composants du système, indique le docteur Patrick Fransen. Pendant la phase test, «il faut éviter les mouvements de rotation du corps (pivoter le bassin, soulever des poids…) ainsi que les transports prolongés en train ou en voiture. Un déplacement secondaire de l’électrode est en effet possible, imposant alors un repositionnement chirurgical. Par ailleurs, certains sports doivent être évités, tels que la plongée sous-marine ou le parachutisme».

Enfin, il faut savoir que les appareils qui génèrent un champ électro-magnétique peuvent affecter son fonctionnement (plaques à induction, portiques de sécurité, transformateurs à haute tension…) et que certaines procédures médicales peuvent être contre-indiquées ou nécessiter des précautions particulières (IRM notamment). A signaler par conséquent. Un appareil précieux dans des cas complexes, là où d’autres traitements s’avèrent inefficaces ou insuffisants mais qui impose un certain nombre de contraintes et ne peut être mis en place que par un neuro chirurgien. Ce mécanisme est composé d’une électrode reliée à un mini-générateur appelé «neurostimulateur ».

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Dr Patrick FRANSEN

Chirurgie du rachis - Neurochirurgien
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