muscles-jumeauxA l’occasion de notre participation aux journées internationnales de printemps SFMCP-AFCP, qui se sont déroulées à Toulouse les 8,9,10 juin 2006, nous avons pensé utile de vous informer sur un mal pernicieux qui semble toucher un sujet sur deux dans la population.

C’est la rétraction des muscles gastrocnémiens (MG) ou muscles jumeaux qui font le galbe du mollet. Les MG courts  peuvent se voir à tout age, avec une prédilection chez la fille au début de la puberté.

Ce manque de compliance tendino- aponévro-musculaire va perturber profondément la marche , et surtout retentir à long terme sur les structures anatomiques locomotrices.
Les sujets atteints ressentirons parfois des lourdeurs dans les mollets, des crampes, se plaindrons de troubles veineux. Ce seront parfois des difficultés à marcher vite et longtemps (un enfant qui ne veut pas marcher ! ou qui marche sur la pointe des pieds par exemple), à gravir des pentes, plus de la moitié des sujets se plaignent d’instabilité des membres inférieurs, perte d’équilibre et chutes chez le sujet plus agé… Les conséquences de cette atteinte sont multiples : lombalgies (posterior kissing syndrome par augmenation de la lordose).

Syndromes fémoro-patellaires,  instabilités +/- entorses de cheville. Le pied est le plus atteint avec, chez l’enfant, des déviations en valus ou varus du talon, un hallux valgus. Chez l’adulte : métatarsalgies, syndroe de Morton, hallux valgus, effondrement progressif de la vôute plantaire ( pied plat trophostatiques par défaillance du muscle tibial postérieur), orteils en marteau ou en griffe.

Chez le sportif, ce sera la cause principale du claquage du jumeau interne ( Tennis Leg).
Le dépistage de cette anomalie, réversible dans la plupart des cas, est un devoir de praticien car son traitement est simple et efficace dans la majorité des cas (auto-étirements sur planchette pivotante 2 à 3 minutes matin et soir). Le traitement chirurgical consiste à allonger par section le tendon du jumeau interne au niveau du condyle fémoral ou bien plus distalement par section de la lame des jumeaux au niveau du mollet  (surtout chez le diabétique ) . Cette chirurgie doit être bien indiquée et rester exceptionnelle.

Test de la Taloche

Test de la Taloche

En pratique clinique, le « test de la taloche » que nous pratiquons depuis plusieurs années permet une appréciation en charge de cette rétraction, en veillant à ce que le sujet ne triche pas malgré lui en pronant sa sous-talienne qu’il faut alors corriger par une cale sous le médio-pied (le rétracté perd l’équilibre vers l’arrière).

Cet exercice a plusieurs avantages : tout d’abord il fait sentir au patient sa rétraction (« ça tire douloureusement dans les mollets »), lui fait prendre conscience des dangers de la chute en arrière dans certaines circonstances,  et ensuite, par la même occasion, lui enseigne rapidement les modalités de l’auto-rééducation (parfois complétée par des séances chez un kinésithérapeute averti, surtout si une rétraction des ischio-jambiers est associée).

Au sein de l’Institut IM2S, et grâce à l’équipement permettant l’étude isocinétique des chaines musculaires, un travail sur le retentissement de cette pathologie au niveau de la chaine cinématique des membres inférieurs est en cours d’élaboration.

Fiche infos

Dr Michel MAESTRO

Chirurgien orthopédiste

pied – cheville

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