Concept de préservation des chaines musculaires autour du genou avec reconstruction latérale additionnelle.

Quand opérer un ligament croisé antérieur (LCA) ?

Reconstruire le ligament croisé antérieur dans les huit premiers jours permet de mieux préserver les ménisques avec de meilleures conditions de cicatrisation. Une lésion associée du ligament collatéral médial a le potentiel de cicatriser le plus souvent sans réparation spécifique tout en mobilisant le genou. Il est très important de conserver les vestiges du ligament croisé antérieur où siègent de nombreux mécanorécepteurs.

Quelle méthode de reconstruction pour un ligament croisé antérieur (LCA) ?

Le ligament patellaire (1) constitue la terminaison du très puissant muscle quadricipital qui permet la frappe de balle.

Le volumineux corps charnu du muscle semitendinosus (2) et son tendon terminal sont mis en jeu dans les accélérations brutales. Ce muscle qu’il ne faut pas fragiliser peut être le siège de lésions graves en cas de claquage.

Préserver à la fois, les tendons ischion-jambiers et l’appareil extenseur apparait donc essentiel chez le footballeur.

D’où le concept de prélèvement du seul fascia lata appelé aussi tractus iliotibial (3).

La portion distale du tractus iliotibial constitue l’aponévrose la plus solide du corps humain, un “simple étui” de cuisse dont le prélèvement n’altère pas la fonction musculaire.

Reconstruction mixte, c’est à dire à la fois intra et extra-articulaire.

“La ceinture et les bretelles en une seule procédure”

Toutes les études ont montré qu’aucune méthode de reconstruction du LCA n’était infaillible à l’épreuve du temps surtout chez les footballeurs.

Depuis la découverte controversée en 2013 d’un nouveau ligament antéro-latéral dans le genou humain, les reconstructions mixtes du LCA connaissent un essor considérable et permettent un taux de rechute moindre.

Certaines modifications techniques qui ont été récemment apportées ont permis d’élargir la zone de prélèvement pour obtenir un transplant intraarticulaire plus solide. Une fermeture de qualité pour éviter une déhiscence est rendue possible en libérant une cloison intermusculaire.

La puissante reconstruction latérale additionnelle qui conserve une de ses attaches anatomiques au niveau du tubercule de Gerdy, forme une poulie de transmission en passant sous le ligament collatéral latéral. Cette protection supplémentaire permet des appuis plus solides sur le gazon avec un meilleur contrôle de la rotation du genou.

L’ intégrité anatomique des tendons semitendineux et gracilis autorise dés la fin du 2ème mois la mise en place d’un protocole accéléré de récupération de la force des muscles ischiojambiers. Le travail de renfort du quadriceps en chaine cinétique ouverte est autorisé avec des frappes de balle dès la fin du 5ème mois en limitant le risque de tendinite au niveau de la pointe de la rotule.

Fiche infos

Dr Bernard SCHLATTERER

Chirurgien orthopédiste

genou

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