dangers du ski

Les amateurs et passionnés de ski attendent avec impatience la période hivernale.
Comme tous les sports, le ski apporte son lot d’accidents et d’urgences.

Tour d’horizon des traumatismes les plus fréquents : disjonction acromio-claviculaire, fracture spiroïde du tibia, fracture du poignet, entorse du genou.

La disjonction acromion-claviculaire

En période de ski, beaucoup de patients se présentent en consultation pour cette lésion.
Elle est due à une chute directe sur l’épaule.

La sévérité de la lésion est classée en fonction du nombre de ligaments atteints. Elle va de la simple entorse (étirement des ligaments sans rupture), à la luxation (arrachement ligamentaire). Dans ce dernier cas, l’épaule est attirée vers le bas par son propre poids, et s’éloigne de la clavicule, qui fait alors saillie sous la peau.

Toutes les disjonctions acromio-claviculaires ne seront pas à opérer. Seules les luxations, avec déplacements majeurs, trouvent un bénéfice à être opérées.

Le délai idéal en cas d’intervention est de 5 à 10 jours. Une immobilisation dans une attelle durant 4 à 6 semaines est nécessaire.

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Fracture spiroïde du tibia

Elle représentait la lésion typique du ski. Elle est due à une rotation du pied sous le genou, entraîné par le ski, créant une contrainte en torsion qui rompt le tibia au-dessus de la chaussure. La fracture prend la forme d’une spire.

L’amélioration récente du matériel a permis de réduire sa fréquence, notamment grâce aux chaussures et aux fixations.
Les fractures spiroïdes du tibia sont instables mécaniquement et nécessitent une opération.
Le traitement consiste en la mise en place d’un clou en titane. Les suites sont marquées par la marche avec un appui autorisé. Il n’y a pas besoin d’immobilisation.

La consolidation se fait habituellement en 6 semaines.

Fracture du poignet

Il s’agit plus précisément d’une fracture du radius, qui peut être accompagnée d’une fracture du cubitus. Plutôt liée à la pratique du snowboard, lors d’une chute sur les fesses amortie par les mains, elle provoque une déformation caractéristique du poignet en « dos de fourchette ».

Les fractures déplacées doivent être opérées. Le traitement moderne consiste en la mise en place d’une plaque et de vis. Les suites sont marquées par le port d’une attelle. La rééducation est débutée précocement.

La consolidation se fait habituellement en 6 semaines.

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Entorse du genou

Il s’agit probablement du traumatisme le plus fréquent de la pratique du ski.

Plus de 30% des skieurs blessés présentent une entorse du genou. Tous les niveaux de pratique sont concernés. Le risque de rupture du ligament croisé antérieur est en augmentation régulière depuis le début des années 1990.

La rotation du ski sous le genou crée une contrainte en torsion qui rompt le ligament croisé antérieur. Le skieur perçoit souvent un craquement, le genou gonfle rapidement et la reprise du ski n’est pas possible.

En urgence, le genou est immobilisé par une attelle. La glace est utile pour limiter l’hématome.

Après une phase de repos articulaire (6 à 8 jours), la rééducation débute, pour récupérer la souplesse du genou et lutter contre la douleur et la fonte musculaire.

Il sera nécessaire de réaliser une IRM pour obtenir le bilan lésionnel articulaire (ménisque, ligaments, cartilage).

A distance du traumatisme, la présence d’une sensation de dérobement du genou est un critère en faveur d’une opération à type de greffe du ligament croisé antérieur.

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Testing du genou, sous anesthésie, permettant d’analyser l’instabilité
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Aspect de rupture du ligament croisé antérieur, sous arthroscopie
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Reconstruction du ligament croisé antérieur en utilisant les tendons des ischio-jambiers (opération du DiDt) sous arthroscopie
Fiche infos

Dr Thomas d'OLLONNE

Chirurgien orthopédiste

épaule – genou

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